Il peut sembler présomptueux, pour traiter du thème de l’ACCIDENT DU TRAVAIL, de paraphraser cette célèbre citation de Sir Winston CHURCHILL.
Pour être tout à fait exact, la phrase prononcée devant la chambre des communes les 13 mai et 18 juin 1940, était : «je n’ai rien à vous offrir que du sang, du labeur, des larmes et de la sueur»
De ma formation initiale dans le monde de l’urgence et du secourisme,
J'ai souvent été marqué par le décalage qu’il peut y avoir entre une formation (même la plus réaliste) et le terrain.
Intervenir sur un vrai accident comporte de nombreux facteurs physiques et psychologiques (douleur de la victime, émotion de l’entourage, danger(s) réel(s), bruit, etc.) qui font que cela reste une mission presque impossible à reproduire en formation. Pourtant, dans le domaine du secours à victime, il ne peut y avoir de bonnes pratiques sur le terrain sans répétitions, encore et toujours, des gestes, en salle de formation. Les nombreux retours d’expériences montre que «Ça marche».
Le Sauvetage Secourisme du Travail (S.S.T) crée, il y a plus de quarante ans par l’INRS, a été «La» première formation secouriste mise en place avec des cas concrets adaptés de la manière la plus proche possible au monde réel de l’entreprise. Depuis, toutes les autres formations de secours ont repris cette méthodologie des «mises en situation». Dans le monde du travail, encore plus qu’ailleurs, les actions post-accident existent (recherche des causes, mesures de prévention pour éviter que «cela» ne se reproduise, recherche de responsabilités) et sont, en principe, anticipées dans le Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels (DUER). C’est indispensable !. Pourtant, il y a un jour ou l’accident arrive et il y a un ou des dommages corporels. car le «risque zéro» n’existe pas!
Sans tomber dans le pathos, ce Jour là, il y a le vrai sang de la victime, la vraie sueur des sauveteurs, et les vraies larmes, parfois pour tout le monde, sauveteurs y compris.
Cela s’appelle «l’expérience». Si elle est intransmissible, il existe toujours la formation qui peut mieux la préparer !
CLARIFICATION DU DOMMAGE CORPOREL
Si nous partons du principe que le dommage corporel peut arriver malgré toutes les mesures de précautions, la plupart d’entre nous confondent souvent les mots accident et dommage. Les assureurs, sur un constat amiable d’accident de la route, nous expliquent très simplement la différence entre l’accident, les dégâts matériels et le petit encadré «y-a-t-il des blessés, même légers» qui identifie bien le ou les dommages corporels.
Lors d’un accident de travail, les dommages corporels peuvent être de deux natures :
Sur le dessin, l’accident provient de la rencontre d’une situation dangereuse (le salarié était sur
l’échelle) et a glissé.
Les dommages corporels sont le fait d’avoir mal à la jambe et de ne plus pouvoir la bouger.
Si le Sauveteur Secouriste du Travail a toute sa place dans la prévention des risques en amont de l’accident, car cela fait partie des objectifs de sa formation, il est celui ou celle qui devient :
LE MAILLON ESSENTIEL de l’organisation de la CHAINE DE SECOURS lors d’un dommage corporel.
LES PRINCIPES GÉNÉRAUX DE L’ORGANISATION DES SECOURS
Le concept de « chaîne des secours » permet de développer les
différentes actions réalisées par des protagonistes différents dont le but est de prendre en charge, avant leur admission par un établissement hospitalier apte à recevoir les urgences, les personnes victimes d’un traumatisme, d’un malaise ou d’une aggravation brutale d’une maladie. La mise en œuvre correcte de la chaîne de secours permet d’améliorer la survie ou le devenir de ces victimes (Docteur Daniel MEYRAN-Médecin Chef des Marins Pompiers de Marseille).
QUE DIT LE CODE DU TRAVAIL ?
Le Code du travail fait obligation à l'employeur d'organiser dans son entreprise les soins d'urgence à donner aux salariés accidentés et aux malades. En l’absence d’une présence permanente d’infirmier(e), l’employeur doit prendre l’avis du médecin du travail pour définir les mesures nécessaires (article R. 4224-16) Cette organisation des secours passe par la mise en place, sur les lieux de travail, d’un dispositif d’alerte en cas d’accident ou de personne malade, la présence de sauveteurs secouristes du travail et la mise à disposition d’un matériel de premiers secours.
La conduite à tenir en cas d’urgence doit être rédigée et consignée dans un document porté à la connaissance du personnel et facilement accessible. Ce document est également tenu à la disposition de l’inspecteur du travail (article R. 4224-16).
QUE DIT LE CODE DE LA SÉCURITÉ SOCIALE ?
Si le Code du travail ne cite pas une seule fois la dénomination "Sauveteur Secouriste du Travail", le code de la Sécurité sociale est plus précis, car il précise le rôle du SST pour la tenue du registre des accidents bénins.
À aucun moment la dénomination Sauveteur Secouriste du Travail n’apparait dans le Code du Travail, Cela pourrait sembler une omission
mais, en fait, la Loi laisse toute latitude à l’employeur, d’organiser les secours dans son entreprise, après une évaluation des risques.
La dénomination «secouriste» est précisée par le Ministère de l’intérieur. Un secouriste est «une personne formée, entraînée et expérimentée, capable de prendre en charge une ou plusieurs victimes en équipe».
Il s’agit d’une formation à vocation professionnelle réservée aux équipes de secours ou à certaines situations professionnelles dont les risques peuvent justifier du travail en équipe avec du matériel sur site (PSE 1 - Premiers Secours en Équipe niveau 1 - 28 à 35 heures de formation).
Il faut, si possible, se rapprocher du médecin du travail afin de solliciter ses conseils sur l’opportunité de cette formation en entreprise.
La seule autre dénomination connue est celle de Sauveteur Secouriste du Travail (SST) crée et mise en place par I.N.R.S (institut National de Recherche et Sécurité).
SST Vs PSC1
Toute autre formation, en particulier la formation «PSC1» (Prévention Secours Civique de Niveau 1) ne reconnait à aucun moment la qualification de secouriste aux stagiaires, d’autant que cette dernière ne prend pas en compte la notion de prévention, contrairement à sa «dénomination».
Il faut noter que le SST délivre par équivalence le PSC1 mais que l’inverse n’est pas possible.
L’ORGANISATION DES SECOURS EN ENTREPRISE
La seule réponse est physiologique : Tout salarié doit pouvoir être pris en
charge en moins de TROIS minutes par un SST de l’entreprise.
Pour cela, il est nécessaire de réaliser un état des lieux :
- quels sont les effectifs ?
- CDI/CDD/intérimaires/entreprises extérieures ?
- quels sont les horaires par activité : (production; administratif; etc.)
- que fait apparaître le dossier d’évaluation au niveau des principaux risques professionnels ?
- quel est le matériel de secours dont dispose l’entreprise (trousse, DAE)
- procédures d’alerte ?
- quel est l’effectif des SST à jour de validité?
- quel est l’historique des AT (avec et sans arrêt de travail)
- est-ce que le médecin du travail est-il consulté ?
Dans l’exemple ci-dessous, bien que l’entreprise ait des SST et un défibrillateur, la cartographie de l’organisation des secours montre que des secteurs entiers de l’entreprise ne sont pas correctement pris en charge dans le délai des TROIS minutes.
Le Sauveteur Secouriste du Travail est un auxiliaire de prévention qui détecte les risques, prévient et informe sa hiérarchie et ses collègues.
Son intervention et ses compétences sont définies dans un Plan d’intervention SST et le guide technique INRS,
qui cadre ses actions :
- dans un protocole (l’organisation des secours dans l’entreprise)
- dans le temps (jusqu’à l’arrivée des secours)
- dans l’espace (la zone de l’accident)
- dans les moyens matériels (si possible, utilement définis au préalable
- entre la direction, le médecin du travail et le CHSCT ou les DP
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